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Lettre à l'Académie d'Alsace

Lettre adressée à la Présidente de l’Académie …/…

 

vendredi 12 juillet 2013

 

Madame Chr. R. /  Présidente de l’Académie d’Alsace

 

                Vous qui représentez « l’enseigne de la culture alsacienne », permettez-moi de m’exprimer sur ce que je crois être mon malaise d’Alsacien.

 

                Je suis un Alsacien à qui on a volé la jeunesse par faute historique. La France a laissé choir l’Alsace deux fois de suite en un siècle. J’en fus victime par son second abandon en 1939.

                Ce qui me met la rage au cœur, ce n’est pas tant d’avoir été abandonné à l’ennemi, mais d’avoir été dépouillé de ma culture alsacienne par elle, à son retour. Elle a eu l’audace de retirer tous les acquis d’autonomie de gestion économique et culturelle à l’Alsace, après la dernière guerre, concernant la  Bourse, le Port du Rhin, la Radio, et dernièrement, la Loge  de l’œuvre Notre Dame. Quatre exemples hautement significatifs !

                La France a éradiqué le bilinguisme en Alsace et a étouffé son dialecte en plaçant des ressortissants de l’Intérieur à tous les niveaux administratifs et culturels sur son terroir. Elle a d’abord interdit le parler alsacien depuis l’enseignement du primaire jusqu’à son Université, puis elle a écarté l’allemand et l’alsacien qui était de droit et d’obligation à tous les niveaux administratifs et culturels avant la guerre, et ce depuis Louis XIV. Des générations d’Alsaciens se sont vues  privés de leur moyen d’expression.

      l’Alsace comptait d’éminents artistes compositeurs, écrivains, poètes, enseignants bilingues et dialectaux. La relève a été coupée par la France. Les auteurs écrivains, poètes alsaciens sont  refoulés aux portes des maisons d’éditions. Strasbourg, capitale d’Alsace, exhibant Gutenberg pour symbole, ville que se veut de vertu européenne,  n’organise pas de « Salon d’auteurs écrivains alsaciens », porteurs de la culture alsacienne ! Les associations d’auteurs  et artistes d’Alsace ne sont pas soutenus par les instances régionales, dirigées par un gouvernement centraliste. Les médias d’information, presse et TV ne s’en occupent pas et ne répondent pas à leurs appels. Et s’ils le font, se sera l’envoi d’un  reporteur stagiaire, suivis pour résultat, de  quelques lignes ou quelques mots.             

                Depuis la libération française en 1945, à aujourd’hui, cela fait soixante huit ans. Dans ce long laps de temps, la France aurait pu remettre en place la structure nécessaire pour l’enseignement générale bilingue en Alsace et des cours de dialecte. Elle n’en a rien fait ! Elle laisse s’épuiser son dialecte qui est le support de sa culture. Laisser disparaître une langue, c’est faire disparaître une culture ! Enlever un dialecte, c’est appauvrir un pays. Pour les jeunes générations d’Alsaciens, les priver d’un enseignement général bilingue et dialectal , c’est les priver de moyens de réussite dans leur recherche d’emplois tout autour de l’Alsace, en Suisse ou en Allemagne, voir même au niveau national .

                Alors, il y a un appel pour une charte linguistique et qui n’aboutit pas ! C’est un réquisitoire judiciaire qu’il faudrait introduire, pour avoir enlevé à l’Alsace, tous les droits et privilèges qui lui étaient dus par la France, historiquement responsable des misères et malheurs qu’elle avait à subir. 

                Je ne sais pas si votre Académie en est consciente ou si elle est résignée ou soumise ?

                Je ne sais si  ses prix de littérature vont aux alsaciens ou aux Heregeloffene ?

                En tout cas, elle a refusé mon ouvrage de Poésie « les Voix Ardentes » et elle a couronné un auteur d’ailleurs.

                Je joins à cette lettre, le catalogue général de mes ouvrages, où vous pouvez vous rendre compte que je suis honoré ailleurs qu’en Alsace.

                Vous comprendrez peut être, pourquoi ma soupape d’humeur a pu lâcher quelques propos qui ont pu vous choquer.

                Mais comme disent les Alsaciens qui veules garder l’amitié :

                                               NIX FER UNGÜET !

              

Veuillez agréer Madame la Présidente, l’expression de ma profonde déférence..



21/06/2014
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