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LES ORIGINES LINGUISTIQUES DE L’ALSACE

LES ORIGINES LINGUISTIQUES DE L’ALSACE

 

A l'origine, la langue était celle des celtes, venus du Danube. Il existait deux grandes tribus sur le territoire alsacien, en guerre au premier siècle avant J.C. : les Séquanes et les Éduens. Les Séquanes ont fait appel aux Germains et les Éduens ont fait appel aux Romains. Les Romains gagnent cette guerre, s'installent et restent en Alsace de -40 à 451 (Chute de l'Empire Romain d'Occident). Le celtique est alors le parler populaire et le latin est la langue officielle.

Du IIIème au Vème siècle, on assiste à des invasions de Germains. D'abord les Alamans vers 350, et les Francs à la fin du Vème siècle, deux grandes tribus germaniques. Les Alamans parlaient l'alémanique et les francs parlaient le francique. Ces deux grandes tribus se sont affrontées à TOLBIAC en 496. Les Francs se sont surtout installés en Outre Forêt, définitivement à partir du VI° siècle.

Strasbourg existait avant l'arrivée des romains ; c'était un village de pécheurs protégé par un rempart de butes de terre et de fossés ('rates' en celte), d'ou son nom ARGENTORATE (le monticule fortifié entouré d'eau), latinisé en ARGENTORATUM. Vers 630, la Chronique de Frédéguaire cite les noms de STRATEBURG, ALSACIO (qui donnera le nom Alsace) et Alesaciones (Alsaciens) [3 origines différentes, se reporter à la partie Histoire]. Le duché d'Alsace est créé en 640. On constate la présence de la barrière des Vosges et un langue persistante, le celte. Les langues étaient en place dès le V° siècle. Les noms de lieu étaient déjà fixés pour la plupart (cf Typonymie).

Puis l'époque de Charlemagne survient, suivie de sa succession houleuse qui donnera lieu aux Serments de Strasbourg (premier document bilingue d'Alsace) en 842 et le Partage de Verdun en 843. Ce partage est d'ordre linguistique et l'Alsace se retrouve placée au sein du Saint Empire Roman Germanique. Pour mémoire, la Francie Occidentale revient à Charles-le-Chauve, la Francie Orientale revient à Louis-le-Germanique, et il reste à Lothaire une bande de terre allant de la Frise à l'Italie en passant par la Lotharingie et l'Alsace. En 870, au Traité de Mersen, suite à la mort de Lothaire, le territoire de ce dernier est réparti entre ses deux frères, selon le critère linguistique : les territoires Francs et Alamans sont remis à Louis-le-Germanique, l'Italie et les territoires Romans à Louis-le-Chauve.Lorsque Otton Ier fondera en 962 l’Empire germanique, l'Alsace en fera naturellement partie.

Une langue commune à toute l'aire linguistique germanique est créée au XVIème siècle sous l'impulsion des chancelleries ; il s'agit du Hochdeutsch (allemand littéraire) qui s'imposera comme langue écrite principale. L'alémanique et le francique subsisteront comme dialectes jusqu'à nos jours sous le nom d'alsacien.

L'Alsace restera dans l’Empire germanique jusqu'au terme de la Guerre de Trente Ans (1618-1648), lorsque Louis XIV prendra possession de l'Alsace hormis quelques villes. C'est en 1681 que Strasbourg devient française, suivie en 1789 par Mulhouse. Le français ne concerne qu'une élite sociale en Alsace jusqu'à la Révolution Française, puis l’implantation du français augmente en sa qualité de signe extérieur de patriotisme.

Après le conflit entre la France et la Prusse en 1870/1871, l'Alsace est intégrée dans le nouvel Empire allemand. A l'issue de la première guerre mondiale en 1918, l'Alsace passe sous l'autorité politique de la France.

La séparation dialectale est faite depuis le XVIème siècle, et une production littéraire abondante existe en Alsacien.

 

Survivance d'un dialecte

 

C'est toutefois à la survivance des ses dialectes que l'Alsace doit d'exister comme une région différente des autres. Le dialecte alsacien, d'origine alémanique, est parlé dans toute la province avec des nuances au nord et au sud. C'est une langue de communication sans expression écrite.

Jusqu'en 1648, c'est l'allemand qui était enseigné dans les écoles. C'était aussi la langue du culte. Après l'annexion de l'Alsace au royaume de France, le français pénétra la haute bourgeoisie mais l'allemand resta la langue administrative tandis que les classes moyennes et le peuple continuaient à parler le dialecte. Peu à peu, l'Alsace est venue au français.

Cependant de 1870 à 1945, en raison des vicissitudes historiques, l'Alsace fut obligée d'admettre une langue principale et officielle à chaque changement de régime, tantôt l'allemand, tantôt le français. Ainsi quand en 1871 le traité de Francfort céda à l'empire allemand la presque totalité de l'Alsace-Lorraine, le français fut aussitôt interdit dans l'enseignement primaire et dans la presse. Une clause du traité donnait toutefois aux Alsaciens la possibilité d'opter pour la nationalité française et de quitter la province. Le départ des enseignants et des notables facilita la germanisation.

Après la seconde guerre mondiale, pour encourager le retour à la langue de Molière, le gouvernement français proclama que les éditions en langue allemande des principaux journaux alsaciens devaient utiliser exclusivement le français pour la publicité et les pages sportives. Aujourd'hui, le français est à nouveau la langue de la grande majorité des Alsaciens. Quoique toujours très employé, le dialecte régresse.

 

Conclusion

 

L'Alsacien est né au IVème et Vème siècle, de l'alémanique et du francique, et a été en évolution jusqu'au XVème et XVIème siècle.

Les Alamans furent continuellement en conflit avec l'Empire romain. Initialement situés au nord de la province de Rhétie, dans une région qu'ils abandonneront aux Thuringes, ils sont contenus par les Romains jusqu'au milieu du IIIème siècle, puis en deux siècles d'affrontements, ils se déplacent peu à peu vers le sud ouest pour s'installer définitivement sur un territoire couvrant une partie de l’Helvétie (la Suisse), la Décumanie (le pays de Bade) et une partie de la Séquanaise (l'Alsace). Ils contribuèrent à la germanisation de ces régions précédemment romanisées.

Article détaillé : Royaume alaman.

Profitant de l'affaiblissement du Limes de Germanie consécutivement à l'anarchie militaire dans l'Empire romain depuis la fin des Sévères en 235, les Alamans se relèvent de leur défaite devant Caracalla en 213 en le franchissant en 258 puis en se lançant dans des raids dévastateurs en Gaule, Italie et Hispanie. Ils envahissent tout d'abord la Suisse gallo-romaine après avoir détruit les fortins du limes des Champs Décumates et pillent notamment Avenches. Plusieurs bandes descendent la vallée du Rhône, pillant notamment les faubourgs d'Arles mais évitant les villes trop puissantes comme Lugdunum ou Autun. Les uns attaquent Tarragone en Espagne, d’autres passent en Italie du Nord et marchent sur Rome. Au printemps 259, Gallien les bat près de Milan, mais doit leur abandonner les champs Décumates : les Alamans s’installent dans ce saillant qui leur permet de passer facilement le Rhin ou le Danube, menaçant la Gaule de l’Est, la Rhétie et l’Italie du Nord.

En 268, ils lancèrent une invasion majeure dans le nord de l'Italie, où les Romains avaient été forcés de retirer une grande partie de leurs troupes en réponse à l'invasion des Wisigoths. Au début de l'été, l'empereur Gallien arrêta leur avance en Italie, mais ensuite dut faire face aux Goths. Quand, en septembre, la campagne des Goths se termina par la victoire des Romains à la bataille de Naissus, le successeur de Gallien, Claude le Gothique, retourna dans le Nord pour s'occuper des Alamans qui commençaient à occuper toute l'Italie au Nord du .

Après des efforts inutiles pour arriver à une retraite pacifique, en novembre 268 Claude força les Alamans à se battre lors de la bataille du lac de Garde. Les Alamans furent battus et forcés à retourner en Germanie ; pendant de nombreuses années, ils ne furent plus une menace pour les Romains.

Leur plus célèbre bataille contre les Romains eut lieu à Strasbourg en 357 (bataille d'Argentoratum). Ils furent battus par le futur empereur Julien lors d'une charge décisive de sa cavalerie lourde et leur roi Chnodomarius fut fait prisonnier.

Le 2 janvier 366, les Alamans franchirent en grand nombre le Rhin gelé, afin d'envahir l'Empire romain.

Au début du Vème siècle, il semble que les Alamans franchirent le Rhin et conquirent, puis s'installèrent dans ce qui est maintenant l'Alsace et une grande partie de la Suisse. Leur royaume dura jusqu'en 496, quand il fut conquis par Clovis à la bataille de Tolbiac. Ils acceptèrent la suzeraineté des Francs et leur royaume devint le duché d'Alémanie.

213 : première apparition des Alamans comme assaillants en Germanie supérieure. Caracalla leur inflige une telle défaite qu’ils sont tenus en respect pour une vingtaine d’années.

233 : les Alamans franchissent le limes, dégarni des troupes engagés en Orient. Alexandre Sévère, revenu d’Orient, engage des négociations plutôt que de combattre. Furieux, ses soldats le tuent en 235 et le remplacent par Maximin le Thrace. Maximin contre-attaque les Alamans sur leurs territoires et les bat complètement.

253 : les Francs et les Alamans envahissent la Gaule.

258 à 259 : le raid le plus dévastateur des Alamans. Gallien les bat près de Milan, mais doit leur abandonner les Champs décumates.

268 : assaut des Alamans sur la Rhétie et l’Italie, Claude le Gothique les bat avec sa cavalerie près de Milan, puis au lac de Garde.

275 : la Gaule est pillée par les Francs et les Alamans.

277 : l'empereur romain Probus libère la Gaule des Francs et des Alamans, et cantonne ces derniers entre Rhin et Danube.

352 : les Alamans et les Francs battent l'armée romaine, prennent 40 villes et s'installent entre Moselle et Rhin.

357 : Julien défait les Alamans à Strasbourg et les rejette de l'autre côté du Rhin.

360 : Julien soumet les Alamans et rétablit la frontière du Rhin.

365 : les Alamans passent le Rhin gelé et atteignent Châlons-sur-Marne.

368 : Valentinien Ier, basé à Trèves, défait les Alamans sur la frontière du Rhin.

374 : Valentinien Ier établit un fœdus avec les Alamans, autorisant leur installation sur la rive ouest du Rhin.

378 : les Alamans envahissent l'Alsace.

396 : les Romains enrôlent des Francs et des Alamans pour défendre la frontière du Rhin.

496 : les Francs battent les Alamans sur le Neckar : ceux-ci leur cèdent la région du Main-Neckar.

496 : Clovis Ier fait alliance avec les Francs du Rhin pour défaire les Alamans à la bataille de Tolbiac sur Rhin.

709 : début de la guerre des Francs et des Alamans.

712 : fin de la guerre des Francs et des Alamans.

1.1. Les Alamans : 400-496

Les Alamans, qui s’installent massivement en Alsace à partir du début du Vème siècle, ignorent la ville, ruinée par des hordes d’Attila, et préfèrent s’installer en campagne, en grande partie sur les terres riches des anciens colons gallo-romains qu’ils ont chassés ou avec lesquels ils cohabitent plus ou moins pacifiquement. Argentorate devient un « îlot gallo-romain », groupée autour de son évêque et de quelques cadres des la société gallo-romaine en décomposition, assurant une certaine cohésion d’un peuplement gallo-romain qui se maintient en effet en Alsace, et particulièrement dans les villes.



04/06/2014
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