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LA PLACE DU POÈTE DANS LE MONDE ACTUEL…

LA PLACE DU POÈTE  DANS LE MONDE ACTUEL…

 

                   Je crois être poète (en ai je du mérite ?). Des poètes, il y en a des milliers en France à l'heure actuelle, paraît-il. Cela pourrait être rassurant. Pourtant, je crois qu'il est plutôt inquiétant de constater que malgré ces milliers de poètes vivants, la poésie ait si peu de crédit auprès des bonnes gens de notre époque.                     

"Le monde dans lequel nous vivons,  a faculté de démoraliser l'individu."

 

                       La presse se gratifie dans le genre inquiétant, de la guerre, du crime, des crises économiques et sociales, et cela sans épuration de forme. On croirait le monde de l'information, et en premier lieu les journaux, saisis d'une vraie fureur de cruauté mentale envers ses concitoyens. Les quotidiens s'acharnent à amplifier et dilater avec un vrai cynisme frôlant le sadisme, tout ce qui est déplorant, inquiétant, déprimant, énervant, dégradant et désespérant. Et en contrepartie, que fait ce monde de l'information et de la presse écrite ? Il cède aux politiciens, à la police, aux juges des tribunaux le mot et la péroraison. Il n'accorde guère la parole au moraliste, au bon apôtre, les prédicateurs de la sagesse, au porte-parole de l'humain meilleur, au Poète, disciple du merveilleux, de l'amour  de la paix et du rêve.

 

"Le monde dans lequel nous vivons,  a faculté de démoraliser l'individu."

 

                      C'est le devoir du poète de déjouer son emprise néfaste par la pureté d'esprit et la noblesse de cœur auxquelles aspirent tous les hommes de bonne volonté. Il y a beaucoup d'hommes de bonne volonté, fort heureusement, car s'il en était autrement le monde aurait déjà couru à sa perte.

                       La façon dont on dépeint les hommes de mauvaise volonté, et ceci quotidiennement, la première place qu'on leur réserve dans les journaux, les revues, à la radio, la télévision et le monde cinématographique, leurs précédents que l'on clame à tous les azimuts, leur audace, leur ambition sans vergogne et leur emprise fatale qu'on porte au paroxysme, au vu et au su de tout le monde, constituent de très mauvais exemples à donner aux générations présentes et futures.

                         Si l'on s'appliquait avec autant de perspicacité à faire valoir les qualités des humains et les nobles activités de leurs institutions (sans pour autant pratiquer la philosophie de l'autruche), on rendrait, je crois, bien plus de services à l'humanité. On lui garantirait une doctrine saine, celle qui tend à inculquer à l'individu la recherche d'un but plus noble, plus élevé, plus propice à son bien-être. On abolirait pour sûr certaines notions d'intolérance, de rancune et d'égoïsme.

 

"Le monde dans lequel nous vivons, a faculté de démoraliser l'individu, et c'est le devoir du poète de déjouer son emprise néfaste."

 

                         Au lieu de crier le scandale, la réprobation, déceptions, craintes, révolte et haine, pourquoi ne pas céder un peu la parole à ceux qui veulent chanter l'amour, la douceur de vivre, la croyance au bonheur, la reconnaissance du merveilleux et la quiétude indispensable qui nous attendent toujours mais qu'on ne nous permet pas de saisir en tranquillité. Si les journaux voulaient réserver une toute petite place seulement, à un poème par jour, combien de lecteurs (il y en aurait certainement beaucoup) ne trouve­raient‑ils pas là un peu de baume bienfaisant à verser sur la plaie béante et inquiétante de notre condition humaine.. .

                         Mais non, on n'accepte même pas un poème par jour, dans les milieux de la presse quotidienne pour des lecteurs sans dilemme. Cette presse écrite consentirait elle seulement à organiser une enquête à ce sujet : savoir si la majeure partie des abonnés désire ou non un poème par jour ? La Poésie est matière difficile à vendre parce que peu de gens sont initiés à ce noble langage.

                        Les éditorialistes préfèrent un langage simple, si simple qu'ils le réduisent à l'anti-prose et au style-télégramme. Pourquoi se soucier de l'érudition du lecteur, l'essentiel est qu'il ne se manifeste pas et continue à payer son abonnement, n'ayant aucune réflexion à faire puis qu’il n'y a aucune matière à réflexion ! Étant des organismes d'information publique, les journaux devraient avoir, tout de même conscience de leur influence sur le moral de leurs abonnés et un minimum de sens de la responsabilité quant à la dégradation ou l'enrichissement des facultés mentales et intellectuelles qu'ils provoquent, et dont leurs abonnés sont, bon gré mal gré, tributaires.

                      Il est indéniable que la poésie, c'est à dire la présence d'un poème dans leur quotidien, constituerait pour un grand nombre de lecteurs une nourriture spirituelle bénéfique à leur moral du jour. Nombreux seraient ceux qui, initiés à la poésie par cette voie, viendraient à élever leurs aspirations et leur goût pour cet art et qui achèteraient un peu de cette matière si difficile à vendre à l'heure actuelle.

                      Je crois qu'il est inutile de rappeler la contribution de la poésie à l'esprit d'un peuple, son influence sur le caractère et les mœurs. Son évolution intellectuelle n'est certainement plus à démontrer. La France a acquis, à travers les siècles passés, un rang plus qu'honorable dans les grands courants culturels. Le monde extérieur n'a‑t’il pas de tout temps tourné ses yeux vers la France et puisé dans sa richesse littéraire les qualités premières d'un enseignement humain exemplaire ?

                       La poésie occupait naguère un rang primordial et fondamental dans le domaine de la littérature. De nos jours, les poètes font figure de parents pauvres et la plupart d'entre eux restent de misérables inconnus, surtout en France. La radio, la télévision, les revues, les éditions régionales, que leur réservent elles, à ces poètes, hormis quelques égards sporadiques ?

 

"Le monde dans lequel nous vivons,  à faculté de démoraliser l'individu,  et l'on refuse la voix du poète, celle qui aspire au merveilleux !



04/06/2014
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