forst-roger-litteraireblog4evercom

forst-roger-litteraireblog4evercom

LA CONFESSION DU POÈTE

LA CONFESSION DU POÈTE

 

                  Rien dans les mains. Rien dans les poches. Pas d'or à la banque. Pas de lauriers sur le front. Pas de richesse et pas d'honneurs ! Je n'ai pas combattu comme un vaillant guerrier: pas de sang aux mains, pas d'épée au flanc, pas de distinction sur la poitrine. Je n'ai pas visité de pays inexplorés. Je n'ai exploité ni nègres, ni samoyèdes. Pas de navires sur les flots. Pas de chemins de fer sur les continents. Pas de mines de diamant dans les entrailles de la terre. Pas de provinces. Pas de châteaux. Pas de troupeaux dans les pâturages. Rien sous le soleil !

                Je ne suis pas le paysan qui sème le blé. Je ne suis pas le maçon qui construit des maisons. Je ne suis pas l'ouvrier qui fabrique. Je ne suis pas le commerçant qui vend les produits. Les hommes n'accordent pas de crédit à ma vocation. Ils veulent que je sois un inutile ! Je marche sur leurs routes. Je profite de l'ombre de leurs arbres. Je mange de leur pain. Je respire leur air. Je profite de leur éclairage. Je me promène dans leurs villes. J'admire leurs monuments. Je piétine leurs plates-bandes... j'encombre leur chaussée. Je gêne des meilleurs que moi. Je ne puis jouir sans remords que de la pluie et du soleil qui sont encore à tous !

                Regarde, mes mains sont blanches et vides. Je n'ai rien à moi, excepté la faim et la soif, et le souffle brûlant qui vient de mon cœur et le grand frisson qui me vient des hommes.

                Regarde, mes yeux sont clairs et tristes. Ils sont pleins d'illusion et de rêves. Ils reflètent les apparences des phénomènes. La lumière les colore. Les astres aspirent mes regards et les emportent dans l'infini parmi la lutte titanique des éléments.

                Regarde, ma tête, je n'ai pas de couronne: ni pape, ni empereur, ni roi,  ni général, ni grand écrivain... Mes cheveux tombent, bientôt je serai chauve. Mais je lève la tête et je regarde les gens bien en face. Je ne crains ni leurs regards, ni leurs gestes. Je ne crains ni leur dédain, ni leur arrogance,  ni leur méchanceté.

          Mon esprit n'a pas médité pour acquérir des biens matériels qu'on peut perdre. Certes, il y des ambitions hautes. Il lui faut ce que ni les malheurs du destin, ni l'hypocrisie du monde ne détruisent. Il s'est mis à l'œuvre pour acquérir ces trésors et il persévère.. .



04/06/2014
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2 autres membres